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Arthur Rimbaud
UNE SAISON EN ENFER


Com'è noto, la cronologia dell'opera rimbaudiana costituisce uno dei problemi più assillanti per la critica relativa al poeta adolescente di Charleville, a causa della mancanza di un'indicazione diretta da parte dello stesso Rimbaud su gran parte della sua creazione. Per Une saison en enfer, però, tale problema non si pone: Rimbaud stesso, infatti, l'ha datata in un lasso di tempo che va dall'aprile all'agosto 1873. Ed è inoltre l'unica opera di cui egli abbia curato direttamente la pubblicazione. Subito dopo averne terminato la composizione, infatti, Rimbaud si mise in contatto con una casa tipografica di Bruxelles, l'Alliance typographique, che aveva sede al n. 37 di rue aux Choux. Per pubblicare l'opera, a spese dell'autore, l'Alliance chiese a Rimbaud soltanto un anticipo ed iniziò la stampa nello stesso mese di settembre, con una tiratura di cinquecento copie. Ad ottobre Rimbaud si recò a Bruxelles, ritirò le copie d'autore e, appena rientrato in Francia, si premurò di inviare qualche esemplare (una mezza dozzina in tutto) ad alcuni suoi amici, tra cui Paul Verlaine. Essa va considerata come un esame retrospettivo della sua breve ma intensa esistenza, svolto nella doppia prospettiva spirituale ed artistica. Ma Rimbaud non ritirò mai i cinquecento esemplari stampati perché, per ragioni sconosciute, non saldò le spese dell'edizione. I libri rimasero così nei magazzini dell'Alliance, fino al 1901, quando vennero rinvenuti per caso da un bibliofilo belga, Léon Losseau, il quale rivelò la sua scoperta alla Société des bibliophiles belges il 12 luglio 1914.

Con grande chiarezza e concisione, Antoine Adam ha scritto: "Nonostante l'opera si presenti, almeno in apparenza, come una successione di prose differenti per intenzione, e forse per data di composizione, Une saison en enfer non manca di una grande idea che ispira tutte le parti. È il racconto del dramma che ha sconvolto la vita di Rimbaud e che stava per spingerlo alla morte o al delitto. Egli aveva adottato un atteggiamento gioioso nei confronti della vita. In seguito ha scelto il rifiuto di tutti i valori, l'evasione al di fuori della realtà. Si è dato all'inferno. Ma un giorno si è risvegliato. Ora accetterà la vita, i suoi compiti. Egli è restituito alla terra". In altre parole, la Saison va considerata come un esame retrospettivo della breve ma intensa esistenza del poeta (fino ad allora ovviamente), svolto nella doppia prospettiva spirituale ed artistica.

Questo "racconto" si snoda attraverso nove prose magistrali, la prima delle quali ("Jadis, si je me souviens bien...", vedi sotto) è un tentativo di recupero memoriale ed è senza titolo, quasi a significare che ciò che è passato è perduto per sempre e non esistono parole per evocarlo concretamente. L'ultima (Adieu, v.s.) costituisce la presa di coscienza del proprio essere nel mondo, l'adesione al principio di realtà (diremmo oggi), avec un devoir à chercher ("in cerca di un dovere").


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INDICE DI PAGINA (titolo o prima riga)

Introduction
Introduzione


"Jadis, si je me souviens bien..."
"Un tempo, se ben ricordo..."

Mauvais sang
Cattivo sangue


Nuit de l'enfer
Notte dell'inferno

Délires I. Vierge folle
Deliri I. Vergine folle


Délires II. Alchimie du verbe
Deliri II. Alchimia del verbo

L'impossible
L'impossibile


L'éclair
Il lampo

Matin
Mattino


Adieu
Addio

Conclusion
Conclusione



UNE SAISON EN ENFER





"JADIS, SI JE ME SOUVIENS BIEN..."

Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s'ouvraient tous les coeurs, où tous les vins coulaient.
Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. - Et je l'ai trouvée amère. - Et je l'ai injuriée.
Je me suis armé contre la justice.
Je me suis enfui. O sorcières, ô misère, ô haine, c'est à vous que mon trésor a été confié!
Je parvins à faire s'évanouir dans mon esprit toute l'espérance humaine. Sur toute joie pour l'étrangler j'ai fait le bond sourd de la bête féroce.
J'ai appelé les bourreaux pour, en périssant, mordre la crosse de leurs fusils. J'ai appelé les fléaux, pour m'étouffer avec le sable, avec le sang. Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie.
Et le printemps m'a apporté l'affreux rire de l'idiot.
Or, tout dernièrement, m'étant trouvé sur le point de faire le dernier couac! j'ai songé à rechercher le clef du festin ancien, où je reprendrais peut-être appétit.
La charité est cette clef. - Cette inspiration prouve que j'ai rêvé!
"Tu resteras hyène, etc.... ," se récrie le démon qui me couronna de si aimables pavots. "Gagne la mort avec tous tes appétits, et ton égoïsme et tous les péchés capitaux."
Ah! j'en ai trop pris: - Mais, cher Satan, je vous en conjure, une prunelle moins irritée! et en attendant les quelques petites lâchetés en retard, vous qui aimez dans l'écrivain l'absence des facultés descriptives ou instructives, je vous détache des quelques hideux feuillets de mon carnet de damné.


* * *

"UN TEMPO, SE BEN RICORDO..."

Un tempo, se ben ricordo, la mia vita era un festino in cui tutti i cuori si aprivano, e tutti i vini scorrevano.
Una sera, ho accolto la Bellezza sulle mie ginocchia. - E l'ho trovata amara. - E l'ho ingiuriata.
Mi sono armato contro la giustizia.
Sono fuggito. O streghe, o miseria, o odio, è a voi che è stato affidato il mio tesoro!
Riuscii a far svanire dal mio spirito ogni umana speranza. Su ogni gioia, per soffocarla, ho fatto il balzo sordo della bestia feroce.
Ho invocato i carnefici per mordere, morendo, il calcio dei loro fucili. Ho invocato i flagelli per asfissiarmi nella sabbia, nel sangue. La sventura è stato il mio dio. Mi sono disteso nel fango. Mi sono asciugato al vento del delitto. E alla follia ho giocato qualche brutto tiro.
E la primavera mi ha portato il riso atroce dell'idiota.
Ora, proprio di recente, essendo stato sul punto di fare l'ultima stecca!, ho pensato di ricercare la chiave dell'antico festino, al quale potrei forse riprendere appetito.
Questa chiave è la carità. - Tale ispirazione dimostra che ho sognato!
"Tu sarai sempre iena, ecc...", ribatte il demonio che mi incoronò di così amabili papaveri. "Raggiungi la morte con tutti i tuoi appetiti, e il tuo egoismo, e tutti i tuoi peccati capitali."
Ah! ne ho avuto fin troppo: - Ma, caro Satana, te ne supplico, una pupilla meno irritata! e in attesa di qualche piccola vigliaccheria in ritardo, per te, che apprezzi nello scrittore l'assenza di facoltà descrittive o istruttive, stralcio questi pochi ripugnanti foglietti dal mio taccuino di dannato.





Ritratto di Arthur
MAUVAIS SANG

J'ai de mes ancêtres gaulois l'œil bleu blanc, la cervelle étroite, et la maladresse dans la lutte. Je trouve mon habillement aussi barbare que le leur. Mais je ne beurre pas ma chevelure.
Les Gaulois étaient les écorcheurs de bêtes, les brûleurs d'herbes les plus ineptes de leur temps.
D'eux, j'ai: l'idolâtrie et l'amour du sacrilège; -oh! tous les vices, colère, luxure, - magnifique, la luxure; -surtout mensonge et paresse.
J'ai horreur de tous les métiers. Maîtres et ouvriers, tous paysans, ignobles. La main à plume vaut la main à charrue. - Quel siècle à mains! - Je n'aurai jamais ma main. Après, la domesticité mène trop loin. L'honnêteté de la mendicité me navre. Les criminels dégoûtent comme des châtrés : moi, je suis intact, et ça m'est égal.
Mais! qui a fait ma langue perfide tellement, qu'elle ait guidé et sauvegardé jusqu'ici ma paresse ? Sans me servir pour rien même de mon corps, et plus oisif que le crapaud, j'ai vécu partout. Pas une famille d'Europe que je ne connaisse. - J'entends des familles comme la mienne, qui tiennent tout de la déclaration des Droits de l'Homme. - J'ai connu chaque fils de famille!

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Si j'avais des antécédents à un point quelconque de l'histoire de France!
Mais non, rien.
Il m'est bien évident que j'ai toujours été race inférieure. Je ne puis comprendre la révolte. Ma race ne se souleva jamais que pour piller: tels les loups à la bête qu'ils n'ont pas tuée.
Je me rappelle l'histoire de la France, fille aînée de l'Église. J'aurais fait, manant, le Voyage de terre sainte; j'ai dans la tête des routes dans les plaines souabes, des vues de Byzance, des remparts de Solyme: le culte de Marie, l'attendrissement sur le Crucifié s'éveillent en moi parmi mille féeries profanes. -J e suis assis, lépreux, sur les pots cassés et les orties, au pied d'un mur rongé par le soleil. - Plus tard, reître, j'aurais bivaqué sous les nuits d'Allemagne.
Ah! encore: je danse le sabbat dans une rouge clairière, avec des vieilles et des enfants.
Je ne me souviens pas plus loin que cette terre-ci et le christianisme. Je n'en finirais pas de me revoir dans ce passé. Mais toujours seul; sans famille; même, quelle langue parlais-je? Je ne me vois jamais dans les conseil du Christ ni dans les conseils des Seigneurs, - représentants du Christ.
Qu'étais-je au siècle dernier: je ne me retrouve qu'aujourd'hui. Plus de vagabonds, plus de guerres vagues La race inférieure a tout couvert -le peuple, comme on dit, la raison; la nation et la science.
Oh! la science! On a tout repris. Pour le corps et pour l'âme, - le viatique, - on a la médecine et la philosophie, -les remèdes de bonnes femmes et les chansons populaires arrangées. Et les divertissements des princes et les jeux qu'ils interdisaient! Géographie, cosmographie, mécanique, chimie!...
La science, la nouvelle noblesse! Le progrès. Le monde marche! Pourquoi ne tournerait-il pas?
C'est la vision des nombres. Nous allons à l'Esprit, C'est très certain, c'est oracle, ce que je dis. Je comprends, et ne sachant m'expliquer sans paroles païennes, je voudrais me taire.

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Le sang païen revient! L'Esprit est proche; pourquoi Christ ne m'aide-t-il pas, en donnant à mon âme noblesse et liberté? Hélas, l'Évangile a passé! l'Évangile! l'Évangile.
J'attends Dieu avec gourmandise. Je suis de race inférieure de toute éternité.
Me voici sur la plage armoricaine. Que les villes s'allument dans le soir. Ma journée est faite; je quitte l'Europe. L'air marin brûlera mes poumons; les climats perdus me tanneront. Nager, broyer l'herbe, chasser, fumer surtout ; boire des liqueurs fortes comme du métal bouillant, - comme faisaient ces chers ancêtres autour des feux.
Je reviendrai, avec des membres de fer, la peau sombre, l'œil furieux: sur mon masque, on me jugera d'une race forte. J'aurai de l'or: je serai oisif et brutal. Les femmes soignent ces féroces infirmes retour des pays chauds. Je serai mêlé aux affaires politiques. Sauvé.
Maintenant je suis maudit, j'ai horreur de la patrie. Le meilleur, c'est un sommeil bien ivre, sur la grève.

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On ne part pas. - Reprenons les chemins d'ici, chargé de mon vice, le vice qui a poussé ses racines de souffrance à mon côté, dès l'âge de raison -qui monte au ciel, me bat, me renverse, me traîne.
La dernière innocence et la dernière timidité. C'est dit. Ne pas porter au monde mes dégoûts et mes trahisons.
Allons! La marche, le fardeau, le désert, l'ennui et la colère.
A qui me louer? Quelle bête faut-il adorer ? Quelle sainte image attaque-t-on? Quels cœurs briserai-je? Quel mensonge dois-je tenir? -Dans quel sang marcher?
Plutôt, se garder de la justice. - La vie dure, l'abrutissement simple, - soulever, le poing desséché, le couvercle du cercueil, s'asseoir, s'étouffer. Ainsi point de vieillesse, ni de dangers: la terreur n'est pas française.
- Ah! je suis tellement délaissé que j'offre à n'importe quelle divine image des élans vers la perfection.
0 mon abnégation, ô ma charité merveilleuse! ici-bas, pourtant!
De profundis, Domine, suis-je bête!

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Encore tout enfant, j'admirais le forçat intraitable sur qui se referme toujours le bagne; je visitais les auberges et les garnis qu'il aurait sacrés par son séjour; je voyais avec son idée le ciel bleu et le travail fleuri de la campagne; je flairais sa fatalité dans les villes. Il avait plus de force qu'un saint, plus de bon sens qu'un voyageur, - et lui, lui seul! pour témoin de sa gloire et de sa raison.
Sur les routes, par des nuits d'hiver, sans gîte, sans habits, sans pain, une voix étreignait mon cœur gelé: "Faiblesse ou force : te voilà, c'est la force. Tu ne sais ni où tu vas ni pourquoi tu vas, entre partout, réponds à tout. On ne te tuera pas plus que si tu étais cadavre". Au matin j'avais le regard si perdu et la contenance si morte, que ceux que j'ai rencontrés ne m'ont peut-être pas vu.
Dans les villes la boue m'apparaissait soudainement rouge et noire, comme une glace quand la lampe circule dans la chambre voisine, comme un trésor dans la forêt! Bonne chance, criai-je, et je voyais une mer de flammes et de fumée au ciel; et, à gauche, à droite, toutes les richesses flambant comme un milliard de tonnerres.
Mais l'orgie et la camaraderie des femmes m'étaient interdites. Pas même un compagnon. Je me voyais devant une foule exaspérée, en face du peloton d'exécution, pleurant du malheur qu'ils n'aient pu comprendre, et pardonnant! -Comme Jeanne d'Arc ! - "Prêtres, professeurs, maîtres, vous vous trompez en me livrant à la justice. Je n'ai jamais été de ce peuple-ci ; je n'ai jamais été chrétien ; je suis de la race qui chantait dans le supplice ; je ne comprends pas les lois ; je n'ai pas le sens moral, je suis une brute : vous vous trompez... "
Oui, j'ai les yeux fermés à votre lumière. Je suis une bête, un nègre. Mais je puis être sauvé. Vous êtes de faux nègres, vous, maniaques, féroces, avares. Marchand, tu es nègre ; magistrat, tu es nègre; général, tu es nègre ; empereur, vieille démangeaison, tu es nègre tu as bu d'une liqueur non taxée, de la fabrique de Satan. - Ce peuple est inspiré par la fièvre et le cancer. Infirmes et vieillards sont tellement respectables qu'ils demandent à être bouillis. - Le plus malin est de quitter ce continent, où la folie rôde pour pourvoir d'otages ces misérables. J'entre au vrai royaume des enfants de Cham.
Connais-je encore la nature? me connais-je? - Plus de mots. J'ensevelis les morts dans mon ventre. Cris, tambour, danse, danse, danse, danse! Je ne vois même pas l'heure où, les blancs débarquant, je tomberai au néant.
Faim, soif, cris, danse, danse, danse, danse!

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Les blancs débarquent. Le canon! Il faut se soumettre au baptême, s'habiller, travailler.
J'ai reçu au cœur le coup de la grâce. Ah! je ne l'avais pas prévu!
Je n'ai point fait le mal. Les jours vont m'être légers, le repentir me sera épargné. Je n'aurai pas eu les tourments de l'âme presque morte au bien, où remonte la lumière sévère comme les cierges funéraires. Le sort du fils de famille, cercueil prématuré couvert de limpides larmes. Sans doute la débauche est bête, le vice est bête; il faut jeter la pourriture à l'écart. Mais l'horloge ne sera pas arrivée à ne plus sonner - que l'heure de la pure douleur! Vais-je être enlevé comme un enfant, pour jouer au paradis dans l'oubli de tout le malheur!
Vite! est-il d'autres vies? - Le sommeil dans la richesse est impossible. La richesse a toujours été bien public. L'amour divin seul octroie les clefs de la science. Je vois que la nature n'est qu'un spectacle de bonté. Adieu chimères, idéals, erreurs.
Le chant raisonnable des anges s'élève du navire sauveur: c'est l'amour divin. - Deux amours! je puis mourir de l'amour terrestre, mourir de dévouement. J'ai laissé des âmes dont la peine s'accroîtra de mon départ! Vous me choisissez parmi les naufragés; ceux qui restent sont-ils pas mes amis?
Sauvez-les!
La raison m'est née. Le monde est bon. Je bénirai la vie. J'aimerai mes frères. Ce ne sont plus des promesses d'enfance. Ni l'espoir d'échapper à la vieillesse et à la mort. Dieu fait ma force et je loue Dieu.

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L'ennui n'est plus mon amour. Les rages, les débauches, la folie, - dont je sais tous les élans et les désastres, -tout mon fardeau est déposé. Apprécions sans vertige l'étendue de mon innocence.
Je ne serais plus capable de demander le réconfort d'une bastonnade. je ne me crois pas embarqué pour une noce avec Jésus-Christ pour beau-père.
Je ne suis pas prisonnier de ma raison. J'ai dit: Dieu je veux la liberté dans le salut: comment la poursuivre? Les goûts frivoles m'ont quitté. Plus besoin de dévouement ni d'amour divin. Je ne regrette pas le siècle des cœurs sensibles. Chacun a sa raison, mépris et charité: je retiens ma place au sommet de cette angélique échelle de bon sens.
Quant au bonheur établi, domestique ou non... non, je ne veux pas. Je suis trop dissipé, trop faible. La vie fleurit par le travail, vieille vérité : moi, ma vie n'est pas assez pesante, elle s'envole et flotte loin au-dessus de l'action, ce cher point du monde.
Comme je deviens vieille fille, à manquer du courage, d'aimer la mort!
Si Dieu m'accordait le calme céleste, aérien, la prière, comme les anciens saints. - Les saints, des forts! les anachorètes, des artistes comme il n'en faut plus!
Farce continuelle? Mon innocence me ferait pleurer. La vie est la farce à mener par tous.

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Assez! voici la punition. - En marche!
Ah! les poumons brûlent, les tempes grondent! La nuit roule dans mes yeux, par ce soleil! Le cœur... les membres...
Où va-t-on? au combat? Je suis faible! les autres avancent. Les outils, les armes... le temps!...
Feu! feu sur moi! Là! ou je me rends. - Lâches! - Je me tue! Je me jette aux pieds des chevaux!
Ah! ... - je m'y habituerai.
Ce serait la vie française, le sentier de l'honneur!


* * *

Rimbaud - disegno
CATTIVO SANGUE

Dei miei antenati Galli ho l'occhio biancazzurro, il cervello stretto, e la goffaggine nella lotta. Trovo il mio modo di vestire barbaro quanto il loro. Ma non ungo di burro la mia chioma.
I Galli erano gli scorticatori di bestie, i bruciatori d'erbe più inetti del loro tempo.
Di loro, ho: l'idolatria e l'amore per il sacrilegio; - oh! tutti i vizi, ira, lussuria, - magnifica, la lussuria; - soprattutto menzogna e accidia.
Ho orrore di tutti i mestieri. Padroni e operai, tutti bifolchi, ignobili. La mano da penna vale la mano da aratro. - Che secolo di mani! - Io non avrò mai la mia mano. Dopo, la familiarità porta troppo lontano. L'onestà della mendicità mi affligge. I criminali sono disgustosi come i castrati: io, sono intatto, e per me fa lo stesso.
Ma! chi ha reso la mia lingua tanto perfida, da guidare e tutelare fino ad oggi la mia pigrizia? Senza servirmi nemmeno del mio corpo per vivere, e più ozioso d'un rospo, ho vissuto dappertutto. Non una sola famiglia in Europa che mi sia sconosciuta. - Famiglie come la mia, voglio dire, che devono tutto alla dichiarazione dei Diritti Dell'Uomo. - Io ho conosciuto tutti i figli di famiglia!

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Se almeno avessi degli antecedenti in un punto qualsiasi della storia di Francia!
Ma no, niente.
Mi è del evidente che sono sempre stato di razza inferiore. Non posso comprendere la rivolta. La mia razza non si è mai ribellata se non per predare: come i lupi con la bestia che non hanno ucciso.
Ricordo la storia della Francia, figlia primogenita della Chiesa. Villano, avrei fatto il viaggio in terra santa; ho in mente certe strade nelle pianure sveve, certe vedute di Bisanzio, i bastioni di Solima; il culto di Maria, l'intenerimento sul crocifisso si destano in me fra mille fantasmagorie profane. - Me ne sto seduto, lebbroso, sui vasi rotti e le ortiche, ai piedi d'un muro sgretolato dal sole. - Più tardi, ràitro, avrei bivaccato nelle notti germaniche.
Ah! un'altra cosa: ballo il sabba in una radura rossa, assieme vecchie e bambini.
I miei ricordi non vanno più in la di questa terra e del cristianesimo. Non finirei mai di rivedermi in questo passato. Ma sempre solo; senza famiglia; anzi, quale lingua parlavo? Non mi riconosco mai nei consigli di Cristo; e neanche nei consigli dei Signori, - rappresentanti del Cristo.
Che cos'ero nel secolo scorso? non mi ritrovo che al giorno d'oggi. Non più vagabondi, non più guerre vaghe. La razza inferiore ha ricoperto tutto - il popolo, come suol dirsi, la ragione; la nazione e la scienza.
Oh! la scienza! Tutto è stato ripreso. Per il corpo e per l'anima, - il viatico, - ci sono la medicina e la filosofia, - i rimedi da comare e gli le canzoni popolari adattate. E gli svaghi dei prìncipi e i giuochi che essi proibivano! Geografia, cosmografia, meccanica, chimica!...
La scienza, la nuova nobiltà! Il progresso. Il mondo si muove! Perché mai non dovrebbe girare?
È la visione dei numeri. Andiamo verso verso lo Spirito. È una cosa sicurissima, è oracolo, quel che dico. Io capisco, e non sapendo spiegarmi senza parole pagane, vorrei tacere.

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Il sangue pagano riaffluisce! Lo Spirito è prossimo, perché Cristo non mi aiuta, donando alla mia anima nobiltà e libertà? Ahimé! il Vangelo è passato! il Vangelo! il Vangelo. Attendo Dio con ingordigia. Sono di razza inferiore da tutta l'eternità.
Eccomi sul lido armoricano. Che le città si accendano nella sera. La mia giornata è finita; abbandono l'Europa. L'aria marina mi brucerà i polmoni; i climi lontani mi abbronzeranno. Nuotare, pestare l'erba, cacciare, fumare soprattutto; bere liquori forti come un metallo bollente, - come facevano quei cari antenati intorno ai fuochi.
Ritornerò, con membra d'acciaio, con la pelle scura, con lo sguardo furente: dalla mia maschera, mi giudicheranno di razza forte. Avrò dell'oro: sarò ozioso e brutale. Le donne son piene di cure di questi infermi feroci, che tornano dai paesi caldi. Sarò immischiato negli affari politici. Salvo.
Ora io sono maledetto, ho orrore per la patria. La cosa migliore è un sonno da ubriaco, sul greto.

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Non si parte. - Riprendiamo il cammino da qui, gravato dal mio vizio, un vizio che ha sprofondato le sue radici di sofferenza al mio fianco, fin dall'età della ragione - che sale al cielo, mi batte, mi travolge, mi trascina.
L'estrema innocenza e l'estrema timidezza. È detto. Non recare al mondo i miei disgusti e i miei tradimenti.
Andiamo! La marcia, il fardello, il deserto, la noia e la collera.
A chi offrirmi? Quale bestia bisogna adorare? Quale santa immagine aggredire? Quali cuori spezzerò? Quale menzogna devo enunciare? - In che sangue camminare?
Piuttosto, difendersi dalla giustizia. - La vita dura, l'abbruttimento semplice, - sollevare, col pugno inaridito, il coperchio della bara, sedersi, soffocarsi. Così, niente vecchiaia, né pericoli: il terrore non è francese.
- Ah! sono così derelitto che offro ad una qualsiasi immagine divina qualche slancio verso la perfezione.
O mia abnegazione, o mia carità meravigliosa! quaggiù, però!
De profundis Domine, come sono stupido!

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Fin da fanciullo, ammiravo il forzato intrattabile su cui si richiude sempre l'ergastolo; visitavo le locande e le camere ammobiliate ch'egli avrebbe potuto consacrare col suo soggiorno; con la sua mente vedevo il cielo azzurro e il travaglio fiorito della campagna; nelle città, fiutavo la sua esistenza fatale. Aveva più forza di un santo, più buonsenso di un viaggiatore - e sé, solamente se stesso! come testimone della propria gloria e della propria ragione.
Sulle strade, nelle notti d'inverno, senza un ricovero, senza vestiti, senza pane, una voce stringeva il mio cuore gelato: "Debolezza o forza: eccoti qui, è la forza. Non sai dove ti stai recando né perché, entra dappertutto, rispondi a tutto. Non ti uccideranno più che se fossi cadavere." Al mattino avevo lo sguardo così smarrito e un contegno così smorto, che quelli che mi incontravano non mi hanno forse mai veduto.
Nelle città il fango all'improvviso mi appariva rosso e nero, come uno specchio quando la lampada vaga nella stanza vicina, come un tesoro nella foresta! Buona fortuna, gridavo, e vedevo un mare di fiamme e di fumo nel cielo e, a sinistra, a destra, tutte le ricchezze divampare come un miliardo di folgori.
Ma l'orgia e l'amicizia delle donne mi erano negate. Non un compagno. Mi vedevo davanti ad una folla esasperata, di fronte al plotone d'esecuzione, piangere per l'infelicità che non avessero potuto comprendere, e perdonando! - Come Giovanna d'Arco! - "Preti, professori, padroni, vi sbagliate consegnandomi alla giustizia. Non ho mai fatto parte di questo popolo; non sono mai stato cristiano; sono della razza che nei supplizi cantava; non comprendo le leggi; non ho senso morale, sono un bruto: vi sbagliate..."
Sì, ho gli occhi chiusi alla vostra luce. Sono una bestia, un negro. Ma posso essere salvato. Voi siete dei falsi negri, voi maniaci, feroci, avari. Mercante, tu sei negro; magistrato, sei negro; generale, sei negro; imperatore, vecchia prurigine, sei negro: hai bevuto di quel liquore non tassato, fatto da Satana. - Questo popolo è ispirato dalla febbre e dal cancro. Infermi e vecchi sono talmente rispettabili da chiedere di essere bolliti. - La scelta più astuta sarà abbandonare questo continente in cui la follia va in giro per fornire ostaggi a questi miserabili. Entro nell'autentico regno dei figli di Cam.
Conosco ancora la natura? mi conosco? - Basta con le parole. Seppellisco i morti nel mio ventre. Gridi, tamburo, danza, danza, danza, danza! Non vedo nemmeno l'ora in cui, allo sbarco dei bianchi, cadrò nel nulla.
Fame, sete, gridi, danza, danza, danza, danza!

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Sbarcano i bianchi. Il cannone! Basta sottoporsi al battesimo, vestirsi, lavorare. Ho ricevuto al cuore il colpo della grazia. Ah! non l'avevo previsto!
Non ho fatto il male. I giorni per me saranno lievi, il pentimento mi sarà risparmiato. Non avrò avuto i tormenti dell'anima quasi morta al bene, in cui risale una luce severa come i ceri funebri. La sorte del figlio di buona famiglia, bara prematura coperta di limpide lacrime. Senza dubbio la dissolutezza è stupida, il vizio è stupido; occorre buttar via il marciume. Ma l'orologio non sarà riuscito a suonare solo l'ora del puro dolore! Sarò dunque rapito come un bambino, per giocare in paradiso nell'oblio di ogni sventura!
Presto! ci sono altre vite? - Il sonno nella ricchezza è impossibile. La ricchezza è sempre stato un bene pubblico. Soltanto l'amore divino concede le chiavi della scienza. Mi accorgo che la natura non è che uno spettacolo di bontà. Addio chimere, ideali, errori.
Il canto ragionevole degli angeli si innalza dalla nave salvatrice: è l'amore divino. - Due amori! posso morire d'amore terrestre, morire di dedizione. Ho abbandonato anime la cui pena si accrescerà per la mia partenza! Voi scegliete me fra i naufraghi, e quelli che rimangono non sono amici miei?
Salvateli!
La ragione mi è nata. Il mondo è buono. Benedirò la vita. Amerò i miei fratelli. Non sono più promesse d'infanzia. E neanche la speranza di sfuggire alla vecchiaia e alla morte. Dio fa la mia forza, e io lodo Dio.

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La noia non è più il mio amore. Le rabbie, gli stravizi, la follia, di cui conosco tutti gli slanci e i disastri, - tutto il mio fardello è deposto. Apprezzano senza vertigine la vastità della mia innocenza.
Non sarei più capace di affrontare il conforto di una bastonatura. Non mi credo imbarcato per uno sposalizio, con Gesù Cristo per suocero.
Non sono prigioniero della mia ragione. Ho detto: Dio. Voglio la libertà nella salvezza: come conseguirla? I gusti frivoli mi hanno abbandonato. Non più bisogno di devozione né di amore divino. Non rimpiango il secolo dei cuori sensibili. Ognuno ha la propria ragione, disprezzo e carità: prenoto il mio posto in cima a quest'angelica scala di buon senso.
Quanto alla felicità stabilita, domestica o no.... no, non posso. Sono troppo dissipato, troppo debole. La vita fiorisce grazie al lavoro, vecchia verità: per me, la vita non è abbastanza pesante, vola via ed aleggia lontano, più in alto dell'azione, questo diletto fulcro del mondo.
Come divento zitella, a non avere il coraggio di amare la morte! Se Dio mi accordasse la calma celeste, aerea, la preghiera, - come i santi antichi. - I santi! dei forti! gli anacoreti, artisti come non ne occorrono più
Farsa perpetua! La mia innocenza finirà col farmi piangere. La vita è la farsa che tutti devono recitare.

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Basta! ecco la punizione. - In marcia!
Ah! i polmoni bruciano, le tempie mi rintronano! la notte rotola nei miei occhi, con questo sole! il cuore... le membra...
Dove si va? al combattimento? Sono debole! gli altri avanzano. Gli arnesi, le armi... il tempo!...
Fuoco! fuoco su di me! Qui! o mi arrendo. - Vigliacchi! - Mi ammazzo! Mi butto fra le zampe dei cavalli!
Ah!...
- Mi ci abituerò.
Sarebbe la vita francese, la via dell'onore!







NUIT DE L'ENFER

J'ai avalé une fameuse gorgée de poison. - Trois fois béni soit le conseil qui m'est arrivé! - Les entrailles me brûlent. La violence du venin tord mes membres, me rend difforme, me terrasse. Je meurs de soif, j'étouffe, je ne puis crier. C'est l'enfer, l'éternelle peine! Voyez comme le feu se relève! Je brûle comme il faut. Va, démon!
J'avais entrevu la conversion au bien et au bonheur, le salut. Puis-je décrire la vision, l'air de l'enfer ne soufre pas les hymnes! C'était des millions de créatures charmantes, un suave concert spirituel, la force et la paix, les nobles ambitions, que sais-je?
Les nobles ambitions!
Et c'est encore la vie! - Si la damnation est éternelle! Un homme qui veut se mutiler est bien damné, n'est-ce pas? Je me crois en enfer, donc j'y suis. C'est l'exécution du catéchisme. Je suis esclave de mon baptême. Parents, vous avez fait mon malheur et vous avez fait le vôtre. Pauvre innocent! - L'enfer ne peut attaquer les païens. - C'est la vie encore! Plus tard, les délices de la damnation seront plus profondes. Un crime, vite, que je tombe au néant, de par la loi humaine.
Tais-toi, mais tais-toi!... C'est la honte, le reproche, ici: Satan qui dit que le feu est ignoble, que ma colère est affreusement sotte. - Assez!... Des erreurs qu'on me souffle, magies, parfums, faux, musiques puériles. - Et dire que je tiens la vérité, que je vois la justice: j'ai un jugement sain et arrêté, je suis prêt pour la perfection... Orgueil. - La peau de ma tête se dessèche. Pitié! Seigneur, j'ai peur. J'ai soif, si soif! Ah! l'enfance, l'herbe, la pluie, le lac sur les pierres, le clair de lune quand le clocher sonnait douze... le diable est au clocher, à cette heure. Marie! Sainte-Vierge!... - Horreur de ma bêtise.
Là-bas, ne sont-ce pas des âmes honnêtes, qui me veulent du bien... Venez... J'ai un oreiller sur la bouche, elles ne m'entendent pas, ce sont des fantômes. Puis, jamais personne ne pense à autrui. Qu'on n'approche pas. Je sens le roussi, c'est certain.
Les hallucinations sont innombrables. C'est bien ce que j'ai toujours eu: plus de foi en l'histoire, l'oubli des principes. Je m'en tairai: poètes et visionnaires seraient jaloux. Je suis mille fois le plus riche, soyons avare comme la mer.
Ah ça! l'horloge de la vie s'est arrêtée tout à l'heure. Je ne suis plus au monde. - La théologie est sérieuse, l'enfer est certainement en bas - et le ciel en haut. - Extase, cauchemar, sommeil dans un nid de flammes.
Que de malices dans l'attention dans la campagne... Satan, Ferdinand, court avec les graines sauvages... Jésus marche sur les ronces purpurines, sans les courber... Jésus marchait sur les eaux irritées. La lanterne nous le montra debout, blanc et des tresses brunes, au flanc d'une vague d'émeraude...
Je vais éveiller tous les mystères: mystères religieux ou naturels, mort, naissance, avenir, passé, cosmogonie, néant. Je suis maître en fantasmagories. Écoutez!...
J'ai tous les talents! - Il n'y a personne ici et il y a quelqu'un: je ne voudrais pas répandre mon trésor. - Veut-on des chants nègres, des danses de houris? Veut-on que je disparaisse, que je plonge à la recherche de l'anneau? Veut-on? Je ferai de l'or, des remèdes.
Fiez-vous donc à moi, la foi soulage, guide, guérit. Tous, venez, - même les petits enfants, - que je vous console, qu'on répande pour vous son coeur, - le coeur merveilleux! - Pauvres hommes, travailleurs! Je ne demande pas de prières; avec votre confiance seulement, je serai heureux.
- Et pensons à moi. Ceci me fait peu regretter le monde. J'ai de la chance de ne pas souffrir plus. Ma vie ne fut que folies douces, c'est regrettable.
Bah! faisons toutes les grimaces imaginables.
Décidément, nous sommes hors du monde. Plus aucun son. Mon tact a disparu. Ah! mon château, ma Saxe, mon bois de saules. Les soirs, les matins, les nuits, les jours... Suis-je las! Je devrais avoir mon enfer pour la colère, mon enfer pour l'orgueil, - et l'enfer de la caresse; un concert d'enfers.
Je meurs de lassitude. C'est le tombeau, je m'en vais aux vers, horreur de l'horreur! Satan, farceur, tu veux me dissoudre, avec tes charmes. Je réclame. Je réclame! un coup de fourche, une goutte de feu.
Ah! remonter à la vie! Jeter les yeux sur nos difformités. Et ce poison, ce baiser mille fois maudit! Ma faiblesse, la cruauté du monde! Mon dieu, pitié, cachez-moi, je me tiens trop mal! - Je suis caché et je ne le suis pas.
C'est le feu qui se relève avec son damné.


* * *

Arthur e la Musica
NOTTE DELL'INFERNO

Ho ingoiato una bella sorsata di veleno. - Tre volte benedetto il consiglio che mi è giunto! - Le budella mi bruciano. La violenza del veleno torce le mie membra, mi rende deforme, mi annienta. Muoio di sete, soffoco, non posso gridare. È l'inferno, la pena eterna! Guardate come il fuoco si ravviva! Brucio come si deve. Va', demonio!
Avevo intravisto la conversione al bene e alla felicità, la salvezza. Posso descrivere la visione, l'aria dell'inferno non tollera gli inni! Erano milioni di incantevoli creature, un soave concerto spirituale, la forza e la pace, le nobili ambizioni, che so?
Le nobili ambizioni!
Ed è ancora vita! - Se la dannazione è eterna! Un uomo che vuol mutilarsi è ben dannato, vero? Mi credo all'inferno, dunque ci sono. È il compimento del catechismo. Sono schiavo del mio battesimo. Genitori, avete fatto la mia rovina, e avete fatto la vostra. Povero innocente! l'inferno non può intaccare i pagani. - È ancora la vita! Più tardi, le delizie della dannazione saranno più profonde. Presto, un delitto, che io possa cadere nel nulla, secondo la legge umana.
Taci, ma taci!... Qui è la vergogna, il rimprovero: Satana che dice che il fuoco è ignobile, che la mia collera è terribilmente sciocca. - Basta!... Errori che altri m'insinuano: magie, falsi profumi, musiche puerili. - E dire che ho in pugno la verità, che vedo la giustizia: ho un giudizio sano e sicuro, sono pronto per la perfezione... Orgoglio. - La pelle della testa mi si secca. Pietà! Signore, ho paura. Ho sete, molta sete! Ah! l'infanzia, l'erba, la pioggia, il lago sulle pietre, il chiaro di luna quando il campanile suonava le dodici... il diavolo c'è sul campanile, a quest'ora. Maria! Vergine Santa!... - Orrore della mia stupidità.
Laggiù, non ci sono per caso anime oneste, che mi vogliono bene... Venite... Ho un cuscino sulla bocca, non mi sentono, sono fantasmi. Del resto, nessuno pensa mai agli altri. Non avvicinatevi. So di bruciato, questo è certo.
Le allucinazioni sono molteplici. È proprio ciò che ho sempre avuto: nessuna fede nella storia, l'oblio dei princìpi. Non parlerò: poeti e visionari sarebbero gelosi. Sono mille volte il più ricco, voglio essere avaro come il mare.
Questa poi! l'orologio della vita si è fermato poco fa. Non sono più al mondo. - La teologia è seria, l'inferno è certamente in basso - e il cielo in alto. - Estasi, incubo, sonno in un nido di fiamme.
Quante malizie nel contemplare la campagna... Satana, Ferdinand, corre con i semi selvatici... Gesù camminava sui rovi purpurei, senza piegarli... Gesù camminava sulle acque agitate. La lanterna ce lo mostrò in piedi, bianco e con trecce brune, sul fianco di un'onda di smeraldo...
Sto per svelare tutti i misteri: misteri religiosi o naturali, morte, nascita, avvenire, passato, cosmogonia, il nulla. Sono maestro in fantasmagorie.
Udite!...
Ho tutti i talenti! - Non c'è nessuno qui, e c'è qualcuno: non vorrei sperperare il mio tesoro. - Volete canti negri, danze di urì? Volete ch'io sparisca, che mi tuffi alla ricerca dell'anello? Lo volete? Farò dell'oro, dei rimedi.
Fidatevi dunque di me, la fede conforta, guida, guarisce. Venite, tutti, - anche i fanciulli, - che io vi consoli, che per voi si sparga il mio cuore, - il cuore meraviglioso! - Poveri uomini, lavoratori! Io non chiedo preghiere; con la vostra fiducia soltanto, sarò felice.
- E pensiamo a me. Ciò mi fa rimpiangere assai poco il mondo. Son fortunato a non soffrire più. La mia vita non fu che dolci follie, è deplorevole.
Bah! facciamo tutte le smorfie immaginabili.
Decisamente, siamo fuori dal mondo. Nemmeno più un suono. Il mio tatto è scomparso. Ah! il mio castello, la mia Sassonia, il mio bosco di salici. Le sere, i mattini, le notti, i giorni.... Sono stanco!
Dovrei avere il mio inferno per la collera, il mio inferno per l'orgoglio, - e l'inferno della carezza; un concerto di inferni.
Muoio di stanchezza. È la tomba, me ne vado ai vermi, orrore dell'orrore! Satana, buffone, tu vorresti dissolvermi, con i tuoi incantesimi. Io esigo. Io esigo! un colpo di forca, una goccia di fuoco.
Ah! risalire alla vita! Dare un'occhiata alle nostre deformità. E questo veleno, questo bacio mille volte maledetto! La mia debolezza, la crudeltà del mondo! Mio Dio, pietà, nascondimi, io mi comporto troppo male! - Io sono nascosto e non lo sono.
È il fuoco che si ravviva con il suo dannato.






Particolare occhi di Rimbaud
DÉLIRES I.
VIERGE FOLLE

L'epoux Infernal

Ecoutons la confession d'un compagnon d'enfer:
"O divin Epoux, mon Seigneur, ne refusez pas la confession de la plus triste de vos servantes. Je suis perdue. Je suis soûle. Je suis impure. Quelle vie!
"Pardon, divin Seigneur, pardon! Ah! pardon! Que de larmes! Et que de larmes encore plus tard, j'espère!
"Plus tard, je connaîtrai le divin Epoux! Je suis née soumise à Lui. - L'autre peut me battre maintenant!
"A présent, je suis au fond du monde! O mes amies!... non, pas mes amies... Jamais délires ni tortures semblables... Est-ce bête!
"Ah! je souffre, je crie. Je souffre vraiment. Tout pourtant m'est permis, chargée du mépris des plus méprisables coeurs.
"Enfin, faisons cette confidence, quitte à la répéter vingt autres fois, - aussi morne, aussi insignifiante!
"Je suis esclave de l'époux infernal, celui qui a perdu les vierges folles. C'est bien ce démon-là. Ce n'est pas un spectre, ce n'est pas un fantôme. Mais moi qui ai perdu la sagesse, qui suis damnée et morte au monde, - on ne me tuera pas! - Comment vous le décrire! Je ne sais même plus parler. Je suis en deuil, je pleure, j'ai peur. Un peu de fraîcheur, Seigneur, si vous voulez, si vous voulez bien!
"Je suis veuve... - J'étais veuve... - mais oui, j'ai été bien sérieuse jadis, et je ne suis pas née pour devenir squelette!... - Lui était presque un enfant... Ses délicatesses mystérieuses m'avaient séduite. J'ai oublié tout mon devoir humain pour le suivre. Quelle vie! La vraie vie est absente. Nous ne sommes pas au monde. Je sais où il va, il le faut. Et souvent il s'emporte contre moi, moi, la pauvre âme. Le Démon! - c'est un Démon, vous savez, ce n'est pas un homme.
"Il dit: 'Je n'aime pas les femmes. L'amour est à réinventer, on le sait. Elles ne peuvent plus que vouloir une position assurée. La position gagnée, coeur et beauté sont mis de côté: il ne reste que froid dédain, l'aliment du mariage, aujourd'hui. Ou bien je vois des femmes, avec les signes du bonheur, dont, moi, j'aurai pu faire de bonnes camarades, dévorées tout d'abord par des brutes sensibles comme des bûchers...'
"Je l'écoute faisant de l'infamie une gloire, de la cruauté un charme. 'Je suis de race lointaine: mes pères étaient Scandinaves: il se perçaient les côtes, buvaient leur sang. - Je me ferai des entailles partout le corps, je me tatouerai, je veux devenir hideux comme un Mongol: tu verras, je hurlerai dans les rues. Je veux devenir bien fou de rage. Ne me montre jamais de bijoux, je ramperais et me tordrais sur le tapis. Ma richesse, je la voudrais tachée de sang partout. Jamais je ne travaillerai...' Plusieurs nuits, son démon me saisissant, nous nous roulions, je luttais avec lui! - Les nuits, souvent, ivre, il se poste dans des rues ou dans des maisons, pour m'épouvanter mortellement. - 'On me coupera vraiment le cou; ce sera dégoûtant.' Oh! ces jours où il veut marcher avec l'air du crime!
"Parfois il parle, en une façon de patois attendri, de la mort qui fait repentir, des malheureux qui existent certainement, des travaux pénibles, des départs qui déchirent les coeurs. Dans les bouges où nous nous enivrions, il pleurait en considérant ceux qui nous entouraient, bétail de la misère. Il relevait les ivrognes dans les rues noires. Il avait la pitié d'une mère méchante pour les petits enfants. - Il s'en allait avec des gentillesses de petite fille au catéchisme. - Il feignait d'être éclairé sur tout, commerce, art, médecine. - Je le suivais, il le faut!
"Je voyais tout le décor dont, en esprit, il s'entourait; vêtements, draps, meubles: je lui prêtais des armes, une autre figure. Je voyais tout ce qui le touchait, comme il aurait voulu le créer pour lui. Quand il me semblait avoir l'esprit inerte, je le suivais, moi, dans des actions étranges et compliquées, loin, bonnes ou mauvaises: j'étais sûre de ne jamais entrer dans son monde. à côté de son cher corps endormi, que d'heures des nuits j'ai veillé, cherchant pourquoi il voulait tant s'évader de la réalité. Jamais homme n'eût pareil voeu. Je reconnaissais, - sans craindre pour lui, - qu'il pouvait être un sérieux danger dans société. - Il a peut-être des secrets pour changer la vie? Non, il ne fait qu'en chercher, me répliquais-je. Enfin sa charité est ensorcelée, et j'en suis la prisonnière. Aucune autre âme n'aurait assez de force, - force de désespoir! - pour la supporter, - pour être protégée et aimée par lui. D'ailleurs, je ne me le figurais pas avec une autre âme: on voit son Ange, jamais l'Ange d'un autre, - je crois. J'étais dans son âme comme dans un palais qu'on a vidé pour ne pas voir une personne si peu noble que vous: voilà tout. Hélas! je dépendais bien de lui. Mais que voulait-il avec mon existence terne et lâche? Il ne me rendait pas meilleure, s'il ne me faisait pas mourir! Tristement dépitée, je lui dis quelquefois: 'Je te comprends.' Il haussait les épaules.
"Ainsi, mon chagrin se renouvelant sans cesse, et me trouvant plus égarée à ses yeux, - comme à tous les yeux qui auraient voulu me fixer, si je n'eusse été condamnée pour jamais à l'oubli de tous! - j'avais de plus en plus faim de sa bonté. Avec ses baisers et ses étreintes amies, c'était bien un ciel, un sombre ciel, où j'entrais, et où j'aurais voulu être laissée, pauvre, sourde, muette, aveugle. Déjà j'en prenais l'habitude. Je nous voyais comme deux bons enfants, libres de se promener dans le Paradis de tristesse. Nous nous accordions. Bien émus, nous travaillions ensemble. Mais, après une pénétrante caresse, il disait: 'Comme ça te paraîtra drôle, quand je n'y serai plus, ce par quoi tu as passé. Quand tu n'auras plus mes bras sous ton cou, ni mon coeur pour t'y reposer, ni cette bouche sur tes yeux. Parce qu'il faudra que je m'en aille, très-loin, un jour. Puis il faut que j'en aide d'autres: c'est mon devoir. Quoique ce ne soit guère ragoûtant... , chère âme...' Tout de suite je me pressentais, lui parti, en proie au vertige, précipitée dans l'ombre la plus affreuse: la mort. Je lui faisais promettre qu'il ne me lâcherait pas. Il l'a faite vingt fois, cette promesse d'amant. C'était aussi frivole que moi lui disant: 'Je te comprends.'
"Ah! je n'ai jamais été jalouse de lui. Il ne me quittera pas, je crois. Que devenir? Il n'a pas une connaissance; il ne travaillera jamais. Il veut vivre somnambule. Seules, sa bonté et sa charité lui donneraient-elles droit dans le monde réel? Par instants, j'oublie la pitié où je suis tombée: lui me rendra forte, nous voyagerons, nous chasserons dans les déserts, nous dormirons sur les pavés des villes inconnues, sans soins, sans peines. Ou je me réveillerai, et les lois et les moeurs auront changé, - grâce à son pouvoir magique, - le monde, en restant le même, me laissera à mes désirs, joies, nonchalances. Oh! la vie d'aventures qui existe dans les livres des enfants, pour me récompenser, j'ai tant souffert, me la donneras-tu? Il ne peut pas. J'ignore son idéal. Il m'a dit avoir des regrets, des espoirs: cela ne doit pas me regarder. Parle-t-il à Dieu? Peut-être devrais-je m'adresser à Dieu. Je suis au plus profond de l'abîme, et je ne sais plus prier.
"S'il m'expliquait ses tristesses, les comprendrai-je plus que ses railleries? Il m'attaque, il passe des heures à me faire honte de tout ce qui m'a pu toucher au monde, et s'indigne si je pleure. "'Tu vois cet élégant jeune homme, entrant dans la belle et calme maison: il s'appelle Duval, Dufour, Armand, Maurice, que sais-je? Une femme s'est dévouée à aimer ce méchant idiot: elle est morte, c'est certes une sainte au ciel, à présent. Tu me feras mourir comme il a fait mourir cette femme. C'est notre sort à nous, coeurs charitables...' Hélas! Il avait des jours où tous les hommes agissant lui paraissaient les jouets de délires grotesques: il riait affreusement, longtemps. - Puis, il reprenait ses manières de jeune mère, de soeur aimée. S'il était moins sauvage, nous serions sauvés! Mais sa douceur aussi est mortelle. Je lui suis soumise. - Ah! je suis folle!
"Un jour peut-être il disparaîtra merveilleusement; mais il faut que je sache, s'il doit remonter à un ciel, que je voie un peu l'assomption de mon petit ami!"
Drôle de ménage!

* * *

DELIRI I.
VERGINE FOLLE

Lo Sposo Infernale

Ascoltiamo la confessione di un compagno d'inferno: "Oh Sposo divino, mio signore, non rifiutate la confessione della più triste delle vostre ancelle. Sono perduta. Sono ubriaca. Sono impura. Che vita!
"Perdono, divino Signore, perdono! Ah! perdono! Quante lacrime! E ancora quante lacrime più tardi, spero!
"Più tardo conoscerò il divino Sposo! Sono nata sottomessa a Lui. - L'altro può anche picciarmi, adesso!
"Per ora, sono in fondo al mondo! Oh amiche mie!... no, amiche no... Mai simili deliri e torture... Che idiozia!
"Ah! io soffro, grido. Soffro davvero. Eppure tutto mi è lecito, gravata dal disprezzo dei cuori più spregevoli.
"Insomma, eccovi questa confidenza, salvo ripeterla altre venti volte, - non meno squallida, altrettanto insignificante!
"Sono schiava dello Sposo infernale, di colui che ha dannato le vergini folli. Proprio lui, quel demonio. Non è uno spettro, non è un fantasma. Ma io che ho perso la saggezza, io che sono dannata e morta al mondo, - non mi uccideranno! - Come descriverlo? Non so più neanche parlare. Sono in lutto, piango, ho paura. Un po' di refrigerio, Signore, se non vi dispiace, sì, se non vi spiace!
"Sono vedova... - Ero vedova... - ma sì, fui molto seria, un tempo, e non ero nata per diventare scheletro!... Lui era quasi un bambino... Le sue delicatezze misteriose mi avevano sedotta. Per seguirlo, ho dimenticato ogni umano dovere. Noi non siamo al mondo. Vado dove va lui, è necessario. E spesso egli s'infuria contro di me, contro di me, povera anima. Demonio! - È un demonio, sapete, non è mica un uomo.
"Dice: 'Le donne non le amo. L'amore è da reinventare, si sa. Ormai loro non possono aspirare ad altro che a una posizione sicura. Conquistata la posizione, cuore e bellezza vengon messi da parte: non rimane che un freddo disprezzo, alimento del matrimonio, oggi. Oppure vedo delle donne con i segni della felicità, delle quali io avrei potuto fare buone compagne, subito divorate da bruti sensibili come roghi...'
"Io lo ascolto mentre fa dell'infamia una gloria, della crudeltà una malìa. 'Appartengo a una razza lontana: i miei padri erano scandinavi: si trafiggevano il costato, bevevano il proprio sangue. Mi farò tagli per tutto il corpo, mi farò dei tatuaggi, voglio diventare ripugnante come un Mongolo: vedrai, urlerò per le strade. Voglio diventare proprio pazzo di rabbia. Non mostrarmi mai dei gioielli, mi trascinerei e contorcerei sul tappeto. La mia ricchezza, la vorrei chiazzata di sangue dappertutto. Io non lavorerò mai...' Molte notti, quando il suo demone mi ghermiva, rotolavamo insieme, lottavo con lui! - Le notti, spesso, si apposta ubriaco per le strade o nelle case, per spaventarmi a morte. - 'Mi taglieranno il collo sul serio; sarà disgustoso.' Oh! quei giorni in cui vuol camminare con l'aria del delitto!
"A volte parla, in una sorta di tenero dialetto, della morte che fa pentire, degli infelici che sicuramente esistono, dei lavori penosi, delle partenze che straziano i cuori. Nelle bettole in cui ci ubriacavamo, piangeva considerando quelli che ci stavano attorno, bestiame della miseria. Rialzava gli ubriachi nei vicoli oscuri. Aveva pietà d'una madre cattiva per i bambini piccoli. - Andava in giro con le maniere graziose di una fanciulla al catechismo. - Fingeva d'essere al corrente di tutto, commercio, arte, medicina. - Io lo seguivo, è necessario!
"Vedevo tutto l'addobbo di cui, mentalmente, si circondava: vestiti, drappi, mobili; gli attribuivo armi, un altro aspetto. Vedevo tutto ciò che lo riguardava da vicino, come avrebbe voluto crearlo per sé. Quando mi sembrava che avesse lo spirito inerte, lo seguivo, io, in azioni strane e complicate, lontano, buone o cattive: ero sicura di non penetrare mai nel suo mondo. Accanto a quel caro corpo addormentato, quante ore della notte ho vegliato, chiedendomi perché volesse tanto evadere dalla realtà. Nessun altro uomo ebbe mai un desiderio simile. Riconoscevo, - senza temere per lui, - che poteva rappresentare un pericolo grave per la società. Ha forse dei segreti per cambiare la vita? No, mi rispondevo, li cerca soltanto. Insomma, la sua carità è stregata, e io ne sono prigioniera. Nessun'altra anima avrebbe abbastanza forza, - forza della disperazione! - per sopportarla, - per essere amata e protetta da lui. D'altrone, non me lo figuravo con un'altra anima: si vede il proprio Angelo, mai l'Angelo di un altro, - credo. Stavo nella sua anima come in un palazzo che è stato sgomberato per non vedere una persona poco nobile come te: ecco tutto. Ahimé! dipendevo davvero da lui. Ma che cosa voleva con la mia esistenza squallida e vile? Non mi rendeva migliore, anche se non mi faceva morire! Tristemente stizzita, a volte gli dissi: 'Ti capisco'. Lui scuoteva le spalle.
"Così, poiché la mia pena si rinnovava di continuo, e mi ritrovavo più smarrita a i miei stessi occhi, - come a tutti quegli occhi che avessero voluto fissarmi, se non fossi stata condannata per sempre a essere dimenticata da tutti! - avevo sempre più fame della sua bontà. Con i sui baci e i suoi amplessi amici, era davvero un cielo, un cielo cupo quello in cui entravo, e dove avrei voluto che mi lasciassero, povera, sorda, muta, cieca. Ormai mi stavo abituando. Vedevo noi due come bravi ragazzi, liberi di vagare nel Paradiso della tristezza. Ci accordavamo. Molto commossi, lavoravamo insieme. Ma dopo una carezza penetrante mi diceva: 'Come ti sembrerà strano, quando io non ci sarò più, quello che hai passato. Quando non avrai più le mie braccia sotto la nuca né il mio cuore per il tuo riposo, né questa bocca sui tuoi occhi. Perché bisognerà che me ne vada, molto lontano, un giorno. E poi devo aiutarne altri: è il mio dovere. Anche se non troppo appetitoso..., cara anima...' Di colpo mi sentivo, dopo la sua partenza, in preda alla vertigine, precipitato nell'ombra più atroce: la morte. Gli facevo promettere di non abbandonarmi. L'ha fatta venti volte, questa promessa d'amante. Ed era cosa frivola, come quando io gli dicevo: 'Ti capisco.' "Ah! non sono mai stata gelosa di lui. No, non credo che mi abbandonerà. Che farebbe? Non ha conoscenti, non lavorerà mai. Vuol vivere da sonnambulo. La sua bontà e la sua carità, potrebbero dargli diritto al mondo reale? Ogni tanto dimentico la miseria in cui sono caduta: mi renderà forte, viaggeremo, andremo a caccia nei deserti, dormiremo sui selciati di città sconosciute, senza cure, senza pene. Oppure mi risveglierò, e le leggi e i costumi saranno mutati, - grazie al suo potere magico, - il mondo, pur rimanendo lo stesso, mi lascerà ai miei desideri, alle gioie, alle indolenze. Oh! la vita d'avventure che esiste nei libri per bambini, ho sofferto così tanto, per ricompensarmi, me la darai? Non può. Ignoro il suo ideale. Mi ha detto di avere rimpianti, speranze: tutte cose che non devono riguardare me. Parla con Dio? Forse dovrei rivolgermi a Dio. Sono nel profondo dell'abisso, e non so più pregare.
"Se mi spiegasse le sue tristezze, le capirei meglio dei suoi scherni? Si infuria con me, passa ore ed ore a farmi vergognare di tutto quel che al mondo poteva starmi a cuore, e se piango si indigna.
"'Vedi quel giovanotto elegante che entra nella bella casa serena: si chiama Duval, Dufour, Armand, Maurice, che ne so? Una donna si è consacrata all'amore di quell'iniquo imbecille: è morta, adesso è certamente una santa, in cielo. Tu mi farai morire come lui ha fatto morire quella donna. È la nostra sorte, noi cuori caritatevoli...' Ahimé! c'erano giorni in cui tutti gli uomini che agiscono gli parevano in balia di deliri grotteschi: rideva spaventosamente, a lungo. - Poi, riprendeva i suoi modi di giovane madre. Se fosse meno selvatico, saremmo salvi! Ma anche la sua dolcezza è mortale. Io gli sono sottomessa. - Ah! sono pazza!
"Forse, un giorno sparirà meraviglisamente; ma occorre che io sappia, se deve risalire a un cielo, che io veda un po' l'assunzione del mio amichetto!"

Strano ménage!







DÉLIRES II.
ALCHIMIE DU VERBE

A moi. L'histoire d'une de mes folies.
Depuis longtemps je me vantais de posséder tous les paysages possibles, et trouvais dérisoires les célébrités de la peinture et de la poésie moderne.
J'aimais les peintures idiotes, dessus des portes, décors, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires; la littérature démodée, latin d'église, livres érotiques sans orthographe, romans de nos aïeules, contes de fées, petits livres de l'enfance, opéras vieux, refrains niais, rhythmes naïfs.
Je rêvais croisades, voyages de découvertes dont on n'a pas de relations, républiques sans histoires, guerres de religion étouffées, révolutions de meurs, déplacements de races et de continents: je croyais à tous les enchantements.
J'inventai la couleur des voyelles! - A noir, E blanc, I rouge, O bleu, U vert. - Je réglai la forme et le mouvement de chaque consonne, et, avec des rhythmes instinctifs, je me flattai d'inventer un verbe poétique accessible, un jour ou l'autre, à tous les sens. Je réservais la traduction.
Ce fut d'abord une étude. J'écrivais des silences, des nuits, je notais l'inexprimable, je fixais des vertiges.

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Loin des oiseaux, des troupeaux, des villageoises,
Que buvais-je, à genoux dans cette bruyère
Entourée de tendres bois de noisetiers,
Dans un brouillard d'après-midi tiède et vert?

Que pouvais-je boire dans cette jeune Oise,
- Ormeaux sans voix, gazon sans fleurs, ciel couvert!-
Boire à ces gourdes jaunes, loin de ma case
Chérie? Quelque liqueur d'or qui fait suer.

Je faisais une louche enseigne d'auberge,
- Un orage vint chasser le ciel. Au soir
L'eau des bois se perdait sur les sables vierges,
Le vent de Dieu jetais des glaçons aux mares;

Pleurant, je voyais de l'or - et ne pus boire. -

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A quatre heures du matin, l'été,
Le sommeil d'amour dure encore.
Sous les bocages s'évapore
L'odeur du soir fêté.

Là-bas, dans leur vaste chantier
Au soleil des Hespérides,
Déjà s'agitent - en bras de chemise -
Les Charpentiers.

Dans leurs Déserts de mousse, tranquilles,
Ils préparent les lambris précieux
Où la ville
Peindra de faux cieux.

O, pour ces Ouvriers charmants
Sujets d'un roi de Babylone,
Vénus! quitte un instant les Amants
Dont l'âme est en couronne.

O Reine des Bergers,
Porte aux travailleurs l'eau-de-vie,
Que leurs forces soient en paix
En attendant le bain dans la mer à midi.

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La vieillerie poétique avait une bonne part dans mon alchimie du verbe.
Je m'habituai à l'hallucination simple: je voyais très-franchement une mosquée à la place d'une usine, une école de tambours faite par des anges, des calèches sur les routes du ciel, un salon au fond d'un lac; les monstres, les mystères; un titre de vaudeville dressait des épouvantes devant moi!
Puis j'expliquai mes sophismes magiques avec l'hallucination des mots!
Je finis par trouver sacré le désordre de mon esprit. J'étais oisif, en proie à une lourde fièvre: j'enviais la félicité des bêtes, - les chenilles, qui représentent l'innocence des limbes, le sommeil de la virginité!
Mon caractère s'aigrissait. Je disais adieu au monde dans d'espèces de romances:


CHANSON DE LA PLUS HAUTE TOUR.

Qu'il vienne, qu'il vienne,
Le temps dont on s'éprenne.

J'ai tant fait patience
Qu'à jamais j'oublie.
Craintes et souffrances
Aux cieux sont parties.
Et la soif malsaine
Obscurcit mes veines.

Qu'il vienne, qu'il vienne,
Le temps dont on s'éprenne.

Telle la prairie
A l'oubli livrée,
Grandie et fleurie
D'encens et d'ivraies,
Au bourdon farouche
Des sales mouches.

Qu'il vienne, qu'il vienne,
Le temps dont on s'éprenne.

J'aimai le désert, les vergers brûlés, les boutiques fanées, les boissons tiédies. Je me traînais dans les ruelles puantes et, les yeux fermés, je m'offrais au soleil, dieu de feu.
"Général, s'il reste un vieux canon sur tes remparts en ruines, bombarde-nous avec des blocs de terre sèche. Aux glaces des magasins splendides! dans les salons! Fais manger sa poussière à la ville. Oxyde les gargouilles. Emplis les boudoirs de poudre de rubis brûlante..."
Oh! le moucheron enivré à la pissotière de l'auberge, amoureux de la bourrache, et que dissout un rayon!

FAIM

Si j'ai du goût, ce n'est guère
Que pour la terre et les pierres.
Je déjeune toujours d'air,
De roc, de charbon, de fer.

Mes faims, tournez. Paissez, faims,
Le pré des sons.
Attirez le gai venin
Des liserons.

Mangez les cailloux qu'on brise,
Les vieilles pierres d'églises;
Les galets des vieux déluges,
Pains semés dans les vallées grises.

--------------------

Le loup criait sous les feuilles
En crachant les belles plumes
De son repas de volailles: Comme lui je me consume.

Les salades, les fruits
N'attendent que la cueillette;
Mais l'araignée de la haie
Ne mange que des violettes.

Que je dorme! Que je bouille
Aux autels de Salomon.
Le bouillon court sur la rouille
Et se mêle au Cédron.

Enfin, ô bonheur, ô raison, j'écartai du ciel l'azur, qui est du noir, et je vécus, étincelle d'or de la lumière nature.
De joie, je prenais une expression bouffonne et égarée au possible:

Elle est retrouvée!
Quoi? L'éternité
C'est la mer mêlée
Au soleil.

Mon âme éternelle,
Observe ton voeu
Malgré la nuit seule
Et le jour en feu.

Donc tu te dégages
Des humains suffrages,
Des communs élans!
Tu voles selon...

- Jamais l'espérance.
Pas d'orietur.
Science et patience,
Le supplice est sûr.

Plus de lendemain,
Braises de satin,
Votre ardeur
Est le devoir.

Elle est retrouvée !
- Quoi? -L'éternité.
C'est la mer mêlée
Au soleil.

--------------------


Je devins un opéra fabuleux: je vis que tous les êtres ont une fatalité de bonheur: l'action n'est pas la vie, mais une façon de gâcher quelque force, un énervement. La morale est la faiblesse de la cervelle.
A chaque être, plusieurs autres vies me semblaient dues. Ce monsieur ne sait ce qu'il fait: il est un ange. Cette famille est une nichée de chiens. Devant plusieurs hommes, je causai tout haut avec un moment d'une de leurs autres vies. - Ainsi, j'ai aimé un porc.
Aucun des sophismes de la folie, - la folie qu'on enferme, - n'a été oublié par moi: je pourrai les redire tous, je tiens le système.
Ma santé fut menacée. La terreur venait. Je tombais dans des sommeils de plusieurs jours, et, levé, je continuais les rêves les plus tristes. J'étais mûr pour le trépas, et par une route de dangers ma faiblesse me menait aux confins du monde et de la Cimmérie, patrie de l'ombre et des tourbillons.
Je dus voyager, distraire les enchantements assemblés sur mon cerveau. Sur la mer, que j'aimais comme si elle eût dû me laver d'une souillure, je voyais se lever la croix consolatrice. J'avais été damné par l'arc-en-ciel. Le Bonheur était ma fatalité, mon remords, mon ver: ma vie serait toujours trop immense pour être dévouée à la force et à la beauté.
Le bonheur! Sa dent, douce à la mort, m'avertissait au chant du coq, -ad matutinum, au Christus venit, - dans les plus sombres villes:


Ô saisons, ô châteaux!
Quelle âme est sans défauts?

J'ai fait la magique étude
Du bonheur, qu'aucun n'élude.

Salut à lui, chaque fois
Que chante le coq gaulois.

Ah! je n'aurai plus d'envie:
Il s'est chargé de ma vie.

Ce charme a pris âme et corps
Et dispersé les efforts.

Ô saisons, ô châteaux!

L'heure de sa fuite, hélas!
Sera l'heure du trépas.

Ô saisons, ô châteaux!

--------------------

Cela s'est passé. Je sais aujourd'hui saluer la beauté.

* * *

Rimbaud ritratto da Karasawa
DELIRI II. ALCHIMIA DEL VERBO

A me. La storia di una delle mie follie.
Da molto tempo mi vantavo di possedere tutti i paesaggi possibili, e trovavo risibili le celebrità della pittura e della poesia moderna.
Amavo le pitture idiote, sovrapporte, addobbi, tele di saltimbanchi, insegne, miniature popolari; la letteratura fuori moda, latino di chiesa, libri erotici senza ortografia, romanzi delle bisnonne, racconti di fate, libretti per l'infanzia, vecchie opere, ritornelli insulsi, ritmi ingenui.
Sognavo crociate, spedizioni di cui non esistono relazioni, repubbliche senza storie, guerre di religione represse, rivoluzioni del costume, migrazioni di razze e di continenti: credevo a tutti gli incantesimi. Inventai il colore delle vocali! - A nera, E bianca, I rossa, O blu, U verde. - Regolai la forma e il movimento di ogni consonante, e, con ritmi istintivi, mi lusingai di inventare un verbo poetico accessibile, un giorno o l'altro, a tutti i sensi. Riservavo la traduzione.
All'inizio fu uno studio. Scrivevo silenzi, notti, notavo l'inesprimibile. Fissavo vertigini.

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Lontano dagli uccelli, da greggi e contadine,
Che bevevo, in ginocchio dentro quella brughiera
Circondata di teneri boschetti di nocciuoli,
Nella foschia di un verde e tiepido meriggio?

Che potevo mai bere in quella giovane Oise,
- Olmi senza voci, erba senza fiori, cielo coperto! -
Bere alle fiasche gialle, lontano dalla cara
Casa? Qualche liquore d'oro, che fa sudare.

Facevo insegna losca di locanda. Il cielo
Venne spazzato via da un temporale. A sera,
L'acqua dei boschi sulle vergini sabbie si perdeva,
Il vento di Dio gettava ghiaccioli negli stagni;

Piangendo, vedevo oro - e non potei bere.

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Alle quattro del mattino, d'estate,
Il sonno d'amore perdura.
Sotto i boschetti svapora.
L'odore della sera di festa.

La in fondo, nel vasto cantiere
Al sole delle Esperidi,
Si dimenano digià - scamiciati -
I Carpentieri

Calmi, nei Deserti di muschio,
Preparano i riquadri preziosi
Su cui la città
Dipingerà cieli falsi.

Oh, per questi Operai così belli
Sudditi d'un re Babilonese
Venere! un po' abbandona gli amanti
Dall'anima fatta corona.

Regina dei Pastori
Da' ai lavoratori l'acquavite,
Che plachino le forze in attesa
Del bagno in mare a mezzodì.

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Il vecchiume poetico interveniva molto nella mia alchimia del verbo.
Mi abituai all'allucinazione semplice: vedevo indubitabilmente una moschea al posto di un'officina, una scuola di tamburi tenuta da angeli, calessi per le vie del cielo, in fondo al lago un salotto; i mostri, i misteri; un titolo di operetta drizzava terrori davanti a me.
Più tardi spiegai i miei sofismi magici con l'allucinazione delle parole!
Finii col trovare sacro il disordine del mio spirito. Ero ozioso, in preda a una febbre greve: invidiavo la felicità delle bestie, - i bruchi, che rappresentano l'innocenza del limbo, le talpe, il sonno della verginità!
Il mio carattere s'inaspriva. Dicevo addio al mondo con delle specie di romanze:

CANZONE DELLA PIU' ALTA TORRE

Venga, ben venga il tempo
Di cui ci s'invaghisca.

Ho avuto tanta pazienza
Che sempre mi dimentico.
Timori e sofferenze
In cielo son svaniti,
E la sete malsana
Oscura le mie vene.

Venga, ben venga il tempo
Di cui ci s'invaghisca.

Così la prateria
Tutta in preda all'oblio,
Più vasta, e fiorita
D'incenso e di loglio,
Al selvaggio ronzio
Delle sudicie mosche.

Venga, ben venga il tempo
Il tempo di cui ci s'invaghisca.

Amai il deserto, i frutteti bruciati, le botteghe avvizzite, le bevande riscaldate. Mi strascicavo per vicoli puzzolenti e, chiusi gli occhi, mi offrivo al sole, dio di fuoco.

"Generale, se resta un vecchio cannone sui tuoi bastioni in rovina, bombardaci con blocchi di terra riarsa. Sugli specchi dei negozi splendenti! nei salotti! Fa' che la città mangi la propria polvere. Ossida le grondaie. Riempi i boudoirs di polvere di rubino rovente..."
Oh! il moscerino inebriato al pisciatoio della locanda, innamorato della borragine, e che un raggio dissolve!

FAME

Se ho voglia, è soltanto
Di terra e di pietre.
Il mio pranzo è sempre aria,
Roccia, carbone, ferro.

Girate, mie mani. Brucate Il prato dei suoni.
Succhiate il gaio veleno
Delle campanule.

Mangiate i ciottoli infranti,
Le vecchie pietre di chiesa;
I sassi dei vecchi diluvi,
Pani sparsi nelle valli grigie.

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Il lupo urlava sotto le foglie
Sputando le piume belle
Del suo pasto di polli:
Come lui mi consumo.

Le insalate, la frutta
Chiedono d'esser colte;
Ma il ragno della siepe,
Mangia solo violette.

Che io dorma! che ribolla
Sugli altari di salomone.
Il brodo corre sulla ruggine,
Si mischia col cedrone.

Infine, o felicità, o ragione, scostai dal cielo l'azzurro, che è un nero, e vissi, scintilla d'oro della luce natura. Dalla gioia, assumevo un'espressione il più possibile buffonesca e balzana:

È ritrovata!
Che? l'eternità.
È il mare che si fonde
Con il sole.

Anima mia eterna,
Mantieni il tuo voto
Malgrado la notte sola
E il giorno di fuoco.

Dunque ti liberi
Dagli umani suffragi,
Dagli slanci comuni!
E libera voli...

- Giammai la speranza.
Nessun orietur.
Scienza e pazienza,
Il supplizio è sicuro.

Non più domani,
Tizzoni di raso,
E il vostro ardore
È il dovere.

È ritrovata!
- Che? - l'eternità
È il mare che si fonde
con il sole.

--------------------


Divenni un'opera favolosa: vidi che tutti gli esseri hanno un destino di felicità: l'azione non è la vita, ma un modo di sprecare una qualche forza, uno snervarsi. La morale è la fiacchezza del cervello.
A ogni essere, mi sembravano dovute molte altre vite. Quel signore non sa ciò fa: è un angelo. Questa famiglia è una covata di cani. Di fronte a molti uomini, parlai ad alta voce con un istante di una delle loro altre vite. - Fu così che amai un porco.
Nessuno dei sofismi della follia, - la follia da manicomio, - fu da me dimenticato: potrei ripeterli tutti, detengo il sistema.
La mia salute fu minacciata. Giungeva il terrore. Sprofondavo in sonni di giorni e giorni, e, alzato, continuavo i sogni più tristi. Ero maturo per il trapasso, e lungo una via di rischi la mia debolezza mi conduceva ai confini del mondo e della Cimmeria, patria d'ombra e dei gorghi.
Fui costretto a viaggiare, distrarre gli incantesimi adunati nel mio cervello. Sul mare, che amavo come se avesse dovuto lavarmi da un'immondezza, vedevo levarsi la croce consolatrice. Ero stato dannato dall'arcobaleno. La Felicità era la mia fatalità, il mio rimorso, il mio verme: la mia vita sarebbe stata sempre troppo immensa per dedicarsi alla forza e alla bellezza.
La Felicità! Il suo dente, dolce da morire, mi avvertiva al canto del gallo, - ad matutinum, ad Christus venit, - nelle città più oscure:

Oh stagioni, oh castelli!
C'è anima senza difetti?

Ho fatto il magico studio
Della felicità, che non si elude.

Evviva sempre, quando
Canta il celtico gallo.

Ah! non avrò mai più desideri:
Ha cura della mia vita.

L'incanto prese anima e corpo
Disperdendo ogni sforzo.

Oh stagioni, oh castelli!
Ahimè, l'ora della sua fuga
Segnerà l'ora del trapasso.

Oh stagioni, oh castelli!

--------------------

È finita, oggi so salutare la bellezza.








Testa di Rimbaud
L'IMPOSSIBLE

Ah! cette vie de mon enfance, la grande route par tous les temps, sobre surnaturellement, plus désintéressé que le meilleur des mendiants, fier de n'avoir ni pays, ni amis, quelle sottise c'était. - Et je m'en aperçois seulement!
- J'ai eu raison de mépriser ces bonshommes qui ne perdraient pas l'occasion d'une caresse, parasites de la propreté et de la santé de nos femmes, aujourd'hui qu'elles sont si peu d'accord avec nous.
J'ai eu raison dans tous mes dédains: puisque je m'évade!
Je m'évade!
Je m'explique.
Hier encore, je soupirais: "Ciel! sommes-nous assez de damnés ici-bas! Moi j'ai tant de temps déjà dans leur troupe! Je les connais tous. Nous nous reconnaissons toujours; nous nous dégoûtons. La charité nous est inconnue. Mais nous sommes polis; nos relations avec le monde sont très-convenables." Est-ce étonnant? Le monde! les marchands, les naïfs! - Nous ne sommes pas déshonorés. - Mais les élus, comment nous recevraient-ils? Or il y a des gens hargneux et joyeux, de faux élus, puisqu'il nous faut de l'audace ou de l'humilité pour les aborder. Ce sont les seuls élus. Ce ne sont pas des bénisseurs!
M'étant retrouvé deux sous de raison - ça passe vite! - je vois que mes malaises viennent de ne m'être pas figuré que nous sommes à l'Occident. Les marais occidentaux! Non que je croie la lumière altérée, la forme exténuée, le mouvement égaré... Bon! voici que mon esprit veut absolument se charger de tous les développements cruels qu'a subis l'esprit depuis la fin de l'Orient... Il en veut, mon esprit!
... Mes deux sous de raison sont finis! - L'esprit est autorité, il veut que je sois en Occident. Il faudrait le faire taire pour conclure comme je voulais.
J'envoyais au diable les palmes des martyrs, les rayons de l'art, l'orgueil des inventeurs, l'ardeur des pillards; je retournais à l'Orient et à la sagesse première et éternelle. -Il paraît que c'est un rêve de paresse grossière!
Pourtant, je ne songeais guère au plaisir d'échapper aux souffrances modernes. Je n'avais pas en vue la sagesse bâtarde du Coran. -Mais n'y a-t-il pas un supplice réel en ce que, depuis cette déclaration de la science, le christianisme, l'homme se joue, se prouve les évidences, se gonfle du plaisir de répéter ces preuves, et ne vit que comme cela! Torture subtile, niaise; source de mes divagations spirituelles. La nature pourrait s'ennuyer, peut-être! M. Prudhomme est né avec le Christ.
N'est-ce pas parce que nous cultivons la brume! Nous mangeons la fièvre avec nos légumes aqueux. Et l'ivrognerie! et le tabac! et l'ignorance! et les dévouements! - Tout cela est-il assez loin de la pensée de la sagesse de l'Orient, la patrie primitive? Pourquoi un monde moderne, si de pareils poisons s'inventent!
Les gens d'église diront: C'est compris. Mais vous voulez parler de l'Eden. Rien pour vous dans l'histoire des peuples orientaux. - C'est vrai; c'est à l'Eden que je songeais! Qu'est-ce que c'est pour mon rêve, cette pureté des races antiques!
Les philosophes: Le monde n'a pas d'âge. L'humanité se déplace, simplement. Vous êtes en Occident, mais libre d'habiter dans votre Orient, quelque ancien qu'il vous le faille, - et d'y habiter bien. Ne soyez pas un vaincu. Philosophes, vous êtes de votre Occident.
Mon esprit, prends garde. Pas de partis de salut violents. Exerce-toi! - Ah! la science ne va pas assez vite pour nous!
- Mais je m'aperçois que mon esprit dort.
S'il était bien éveillé toujours à partir de ce moment, nous serions bientôt à la vérité, qui peut-être nous entoure avec ses anges pleurant!... - S'il avait été éveillé jusqu'à ce moment-ci, c'est que je n'aurais pas cédé aux instincts délétères, à une époque immémoriale!... - S'il avait toujours été bien éveillé, je voguerais en pleine sagesse!...
O pureté! Pureté!
C'est cette minute d'éveil qui m'a donné la vision de la pureté! - Par l'esprit on va à Dieu!
Déchirante infortune!

* * *


L'IMPOSSIBILE

Ah! la vita della mia infanzia, la strada maestra per ogni tempo, sobrio sovrumanamente, più disinteressato del migliore dei mendicanti, fiero di non avere né paese, né amici, che sciocchezza era. - E me ne accorgo solo ora!
- Ho avuto ragione a disprezzare quei poveracci che non perderebbero mai l'occasione di una carezza, parassiti della pulizia e della salute delle nostre donne, oggi che esse vanno così poco d'accordo con noi.
Ho avuto ragione in tutti i miei sdegni: dal momento che evado!
Evado!
Mi spiego.
Ancora ieri, sospiravo ancora: "Cielo! in quanti siamo dannati quaggiù! Quanto tempo ho già trascorso con questa combriccola! Li conosco tutti. Ci riconosciamo sempre; ci troviamo ripugnanti. La carità ci è sconosciuta. Però siamo gentili; i nostri rapporti con la gente sono molto corretti." E c'è da stupirsi? La gente! i mercanti, gli ingenui! - Noi non siamo disonorati. - Ma gli eletti, come ci accoglierebbero? Orbene, ci sono persone irose e allegre, falsi eletti, dato che per avvicinarli abbiamo bisogno di audacia o di umiltà. Sono gli unici eletti. E non sono dei benedicenti!
Avendo ritrovato in me ancora due soldi di ragione - passa presto! - vedo che il mio malessere deriva dal non essermi figurato per tempo che noi siamo dell'Occidente. Le paludi occidentali! Non che io creda alterata la luce, estenuata la forma, stravolto il movimento... Bene! ecco che il mio spirito vuole ad ogni costo farsi carico di tutti gli sviluppi crudeli subiti dallo spirito, dalla fine dell'Oriente in poi... Ha molte pretese, il mio spirito!
... I miei due soldi di ragione sono finiti! - Lo spirito è autorità, esso vuole che io stia in Occidente. Per concludere io come volevo, bisognerebbe farlo tacere!
Mandavo al diavolo le palme dei màrtiri, i raggi dell'arte, l'orgoglio degli inventori, l'ardore dei predoni; ritornavo all'Oriente e alla saggezza primigenia ed eterna. - Pare che sia un sogno di grossolana pigrizia!
Eppure, non è che pensassi troppo al piacere di eludere le sofferenze moderne. Non miravo alla saggezza bastarda del Corano. - Ma non c'è forse un supplizio reale nel fatto che, dopo questa dichiarazione della scienza, il cristianesimo, l'uomo si giochi, provi a se stesso le evidenze, si gonfi del piacere di ripetere le prove, e viva solo così! Tortura sottile, melensa; fonte delle mie divagazioni spirituali. La natura potrebbe annoiarsi, forse! Monsieur Prudhomme è nato insieme al Cristo. Non è forse perché abbiamo il culto delle brume? Mangiamo la febbre insieme alle nostre verdure acquose. È l'ubriachezza! e il tabacco! e l'ignoranza! e le abnegazioni! - Com'è lontano tutto ciò dal pensiero della saggezza dell'Oriente, patria primitiva! A che serve un modo moderno, se è per inventare veleni simili!
La gente della Chiesa dirà: Chiaro. Ma tu vuoi parlare dell'Eden. Non c'è niente per te nella storia dei popoli orientali. - È vero; pensavo proprio all'Eden! Che è mai per il mio sogno, questa purezza delle razze antiche!
I filosofi: Il mondo non ha età. Tu sei in Occidente, ma libero di abitare ne tuo Oriente, per quanto arcaico ti occorra, - e di abitarci bene. Non essere un vinto. Filosofi, voi appartenete al vostro Occidente.
Spirito mio, in guardia. Nessuna violenta determinazione di salvezza. Sta' in esercizio! - Ah! la scienza non va abbastanza rapida per noi!
- Ma mi accorgo che il mio spirito dorme.
Se fosse proprio sveglio sempre, cominciando da questo momento, presto saremmo alla verità, che forse ci sta intorno con i suoi angeli in lacrime!... - Se fosse stato desto fino a questo momento, vuol dire che non avrei ceduto agli istinti deleteri, un'epoca immemorabile!... - Se fosse sempre stato proprio desto, starei vogando in piena saggezza!...
Oh purezza! purezza!
È stato questo minuto di risveglio a darmi la visione della purezza! - Mediante lo spirito si va a Dio!
Straziante infortunio!





Arthur Rimbaud
L'ÉCLAIR

Le travail humain! c'est l'explosion qui éclaire mon abîme de temps en temps.
"Rien n'est vanité; à la science, et en avant!" crie l'Ecclésiaste moderne, c'est-à-dire Tout le monde. Et pourtant les cadavres des méchants et des fainéants tombent sur le coeur des autres... Ah! vite, vite un peu; là-bas, par delà la nuit, ces récompenses futures, éternelles... les échappons-nous?...
- Qu'y puis-je? Je connais le travail; et la science est trop lente. Que la prière galope et que la lumière gronde... je le vois bien. C'est trop simple, et il fait trop chaud; on se passera de moi. J'ai mon devoir, j'en serai fier à la façon de plusieurs, en le mettant de côté.
Ma vie est usée. Allons! feignons, fainéantons, ô pitié! Et nous existerons en nous amusant, en rêvant amours monstres et univers fantastiques, en nous plaignant et en nous querellant les apparences du monde, saltimbanque, mendiant, artiste, bandit, - prêtre! Sur mon lit d'hôpital, l'odeur de l'encens m'est revenue si puissante; gardien des aromates sacrés, confesseur, martyr...
Je reconnais là ma sale éducation d'enfance. Puis quoi!... Aller mes vingt ans, si les autres vont vingt ans...
Non! non! à présent je me révolte contre la mort! Le travail paraît trop léger à mon orgueil: ma trahison au monde serait un supplice trop court. Au dernier moment, j'attaquerais à droite, à gauche...
Alors, - oh! - chère pauvre âme, l'éternité serait-elle pas perdue pour nous!

* * *

IL LAMPO

Il lavoro umano! è l'esplosione che di tanto in tanto illumina il mio abisso.
"Niente è vanità; alla scienza, e avanti!" grida il moderno Ecclesiasta, ossia Tutti. Eppure i cadaveri dei malvagi e dei fannulloni ricadono sul cuore degli altri... Ah! presto, fate presto; laggiù, al di là della notte, quelle ricompense future, eterne... le scansiamo?...
- Che fare? Il conosco il lavoro; la scienza è troppo lenta. Che la preghiera galoppa e la luce scroscia... lo vedo pure. È troppo semplice, e fa troppo caldo; faranno a meno di me. Ho il mio dovere, ne sarò fiero al modo di molti, mettendolo da parte.
La mia vita è consunta. Su! fingiamo, poltroneggiamo, che pietà! Ed esisteremo divertendoci, sognando amori mostruosi e universi fantastici, lagnandoci e disapprovando le apparenze del mondo, saltimbanco, accattone, artista, bandito, - prete! Sul mio letto d'ospedale, l'odore dell'incenso mi è tornato così prepotente; custode dei sacri aromi, confessore, martire...
In ciò riconosco la sporca educazione della mia infanzia. E poi!... Tirare avanti vent'anni, se gli altri vanno avanti per vent'anni...
No! no! ora mi ribello contro la morte! Al mio orgoglio il lavoro appare troppo leggero: il mio tradimento al mondo sarebbe un supplizio troppo breve. All'ultimo momento, attaccherei a destra, a sinistra...
Allora, - oh! - povera cara anima, l'eternità sarebbe forse perduta per noi!






MATIN

N'eus-je pas une fois une jeunesse aimable, héroïque, fabuleuse, à écrire sur des feuilles d'or, - trop de chance! Par quel crime, quelle erreur, ai-je mérité ma faiblesse actuelle? Vous qui prétendez que des bêtes poussent des sanglots de chagrin, que des malades désespèrent, que des morts rêvent mal, tâchez de raconter ma chute et mon sommeil. Moi, je ne puis pas plus m'expliquer que le mendiant avec ses continuels Pater et Ave Maria. Je ne sais plus parler!
Pourtant, aujourd'hui, je crois avoir fini la relation de mon enfer. C'était bien l'enfer; l'ancien, celui dont le fils de l'homme ouvrit les portes.
Du même désert, à la même nuit, toujours mes yeux las se réveillent à l'étoile d'argent, toujours, sans que s'émeuvent les Rois de la vie, les trois mages, le coeur, l'âme, l'esprit. Quand irons-nous, par delà les grèves et les monts, saluer la naissance du travail nouveau, la sagesse nouvelle, la fuite des tyrans et des démons, la fin de la superstition, adorer - les premiers! - Noël sur la terre!
Le chant des cieux, la marche des peuples! Esclaves, ne maudissons pas la vie.

* * *


MATTINO

Non ebbi forse, un tempo, una giovinezza amabile, eroica, favolosa, da scrivere su fogli d'oro, - troppa fortuna! Per quale delitto, per quale errore ho meritato la mia debolezza attuale? Voi che pretendete che le bestie abbiano singhiozzi di dolore, che i malati disperino, che i morti sognino male, cercate di raccontare la mia caduta e il mio sonno. Quanto a me, non posso spiegarmi meglio del mendicante con i suoi eterni Pater e Ave Maria. Io non so più parlare!
Oggi, però, credo d'aver terminato la relazione del mio inferno. Era proprio l'inferno; l'antico, quello di cui il figlio dell'uomo aprì le porte.
Dallo stesso deserto, nella stessa notte, sempre i miei occhi stanchi si ridestano alla stella d'argento, sempre, senza che si commuovano i Re della vita, i tre magi, il cuore, l'anima, lo spirito. Quando mai andremo, al di là dei lidi e dei monti, a salutare la nascita del lavoro nuovo, la saggezza nuova, la fuga dei tiranni e dei demoni, la fine della superstizione, ad adorare - per primi! - Natale sulla terra!
Il canto dei cieli, la marcia dei popoli! Schiavi, non malediciamo la vita.






Il Poeta Rimbaud
ADIEU

L'automne, déjà! - Mais pourquoi regretter un éternel soleil, si nous sommes engagés à la découverte de la clarté divine, - loin des gens qui meurent sur les saisons.
L'automne. Notre barque élevée dans les brumes immobiles tourne vers le port de la misère, la cité énorme au ciel taché de feu et de boue. Ah! les haillons pourris, le pain trempé de pluie, l'ivresse, les mille amours qui m'ont crucifié ! Elle ne finira donc point cette goule reine de millions d'âmes et de corps morts et qui seront jugés ! Je me revois la peau rongée par la boue et la peste, des vers plein les cheveux et les aisselles et encore de plus gros vers dans le coeur, étendu parmi des inconnus sans âge, sans sentiment... J'aurais pu y mourir... L'affreuse évocation! J'exècre la misère.
Et je redoute l'hiver parce que c'est la saison du comfort!
- Quelquefois je vois au ciel des plages sans fin couvertes de blanches nations en joie. Un grand vaisseau d'or, au-dessus de moi, agite ses pavillons multicolores sous les brises du matin. J'ai créé toutes les fêtes, tous les triomphes, tous les drames. J'ai essayé d'inventer de nouvelles fleurs, de nouveaux astres, de nouvelles chairs, de nouvelles langues. J'ai cru acquérir des pouvoirs surnaturels. Eh bien ! je dois enterrer mon imagination et mes souvenirs! Une belle gloire d'artiste et de conteur emportée!
Moi! moi qui me suis dit mage ou ange, dispensé de toute morale, je suis rendu au sol, avec un devoir à chercher, et la réalité rugueuse à étreindre! Paysan!
Suis-je trompé ? la charité serait-elle soeur de la mort, pour moi?
Enfin, je demanderai pardon pour m'être nourri de mensonge. Et allons.
Mais pas une main amie! et où puiser le secours?

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Oui l'heure nouvelle est au moins très-sévère.
Car je puis dire que la victoire m'est acquise: les grincements de dents, les sifflements de feu, les soupirs empestés se modèrent. Tous les souvenirs immondes s'effacent. Mes derniers regrets détalent, - des jalousies pour les mendiants, les brigands, les amis de la mort, les arriérés de toutes sortes. - Damnés, si je me vengeais!
Il faut être absolument moderne.
Point de cantiques: tenir le pas gagné. Dure nuit! le sang séché fume sur ma face, et je n'ai rien derrière moi, que cet horrible arbrisseau!... Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d'hommes; mais la vision de la justice est le plaisir de Dieu seul.
Cependant c'est la veille. Recevons tous les influx de vigueur et de tendresse réelle. Et à l'aurore, armés d'une ardente patience, nous entrerons aux splendides villes.
Que parlais-je de main amie! Un bel avantage, c'est que je puis rire des vieilles amours mensongères, et frapper de honte ces couples menteurs, - j'ai vu l'enfer des femmes là-bas; - et il me sera loisible de posséder la vérité dans une âme et un corps.

Avril - août, 1873

* * *


ADDIO

L'autunno, digià! - Ma perché rimpiangere un eterno sole, se siamo impegnati nella scoperta della chiarezza divina, - lontano dalla gente che muore sulle stagioni.
L'autunno. La nostra barca alta nei vapori immobili si volge verso il porto della miseria, la città enorme di cielo chiazzato di fuoco e di fanto. Ah! le stracci putridi, il pane intriso di pioggia, l'ubriachezza, i mille amori che mi hanno crocifisso! Non finirà mai, questa làmia, regina di milioni di anime e corpi morti che saranno giudicati! Mi rivedo con la pelle corrosa dal fango e dalla peste, con i capelli e le ascelle pieni di vermi, e con vermi ancora più grossi nel cuore, disteso fra sconosciuti senza età, senza sentimento... Avrei potuto morirci... Evocazione orrenda! Detesto la miseria.
E temo l'inverno perché è la stagione della comodità!
- A volte vedo nel cielo plaghe sterminate, ricoperte di bianche nazioni in gioia. Un grande vascello d'oro, al di sopra di me, sventola il pavese multicolore nella brezza del mattino. Ho creato tutte le feste, tutti i trionfi, tutti i drammi. Ho cercato d'inventare nuovi fiori, nuovi astri, nuove carni, lingue nuove. Ho creduto di poter acquisire poteri sovrannaturali. Ebbene! devo seppellire la mia immaginazione e i miei ricordi! Bella gloria d'artista e di narratore andata in malora!
Io! io che mi ero detto mago o angelo, dispensato da ogni morale, eccomi qui steso al suolo, con un dovere da cercare, e la realtà rugosa da stringere! Bifolco!
Sono ingannato? La carità sarebbe sorella della morte, per me?
Insomma, chiederò perdono per essermi nutrito di menzogna. E andiamo.
Ma non una mano amica! e dove attingere soccorso?

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Sì, l'ora nuova è almeno assai severa.
Posso dire comunque che la vittoria è mia: il digrignar di denti, i sibili del fuoco, i sospiri ammorbati si placano. Tutti i ricordi immondi svaniscono. I miei ultimi rimpianti si dileguano, - gelosie per i mendicanti, i briganti, gli amici della morte, i minorati d'ogni sorta. - Dannati, se io mi vendicassi!
Bisogna essere assolutamente moderni.
Niente cantici: mantenere il passo conquistato. Dura notte! il sangue secco fuma sul mio viso, e dietro di me nient'altro che quell'orrendo arboscello!... Il combattimento spirituale è brutale quanto la battaglia degli uomini; ma la visione della giustizia è un piacere di Dio solamente.
Tuttavia, è la vigilia. Accogliamo tutti gli influssi di vigore e di tenerezza reale. E all'aurora, armati di pazienza ardente, entreremo nelle splendide città.
Che parlavo mai di mano amica! Gran privilegio, ch'io posso ridere di vecchi amori menzogneri, e colpire di vergogna queste coppie bugiarde, - ho visto l'inferno delle donne laggiù; - e mi sarà lecito possedere la verità in un'anima e in un corpo.

Aprile-agosto 1873




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